mardi 30 avril 2013

La citation ou "Vu le code de l'expropriation pour cause d'utilité publique"

Marc Baïetto, président de la Métro, Mobilicités.com, 21/03/2012 :

« Il n’y a pas d’habitation à proximité. A Chamrousse, on avait eu une levée de boucliers de ceux qui se sentaient survolés par le projet ».


Mince... mais d'où sortent ces maisons présentes sur le parcours et inventoriées par le groupement d'études retenu par la Métro ?
Il va falloir que nos techniciens ès câbles enjolivent leurs discours pour convaincre les populations présentes sur le parcours du téléphérique ... "plantez un pylône, il vous servira de nichoir à oiseaux" !


Zoom sur la commune de Lans-en-Vercors

samedi 27 avril 2013

Le Vercors, un territoire de vie à part entière

L'unité dans la diversité semble le thème à la mode pour lutter contre l'émiettement et le morcellement administratif français. Comme le dit avec pertinence Marc Baïetto (pour une fois!) "tous les jours, chacun d'entre nous est amené à vivre sur un territoire qui n'est pas celui de sa commune". Cette assertion questionne bien évidemment sur la pertinence et l'échelle des territoires.

Une nécessaire coopération interterritoriale ?

Concept à la mode porté par nos édiles aménageurs, obnubilés par le câble et influencés par des universitaires amis : l’interterritorialité.


En gros, d'après la définition du chercheur Martin Vanier, la question des relations entre les territoires va bien au-delà d’intercommunalité qui n’est qu’une réponse au problème du découpage communal...

Toujours selon lui, "la suite de cette évolution doit désormais être la capacité de toutes les entités de gouvernance locale (Communauté de communes, Département, Métropole…) à interagir et à produire du collectif ensemble. Ces structures doivent se rencontrer pour partager un financement, une conception de service, un cap commun et produire du projet collectif".

Produire ensemble...

Besoin de rien, envie de toi (par Marc B et Pierre B)

Nos deux Peter et Sloane mettent ainsi en avant des objectifs partagés dans une logique de solidarité ville-montagne. Chantal Carlioz, maire de Villard-de-Lans rêve également de former ensemble les territoires de demain, dynamiques, attractifs, durables, en imaginant des espaces d’échanges et de construction d’un projet commun. 

En gros, j'ai besoin de toi, tu as besoin de moi, ... construisons un câble pour lier nos destinés ?


C'est quand même oublier que le Vercors est une entité forte, une terre habitée, solidaire et vivante.


L'INSEE corrobore d'ailleurs cette vision au travers de sa définition des bassins de vie.


Kézako ? Les bassins de vie sont définis comme les plus petits territoires au sein desquels les habitants ont accès à l'emploi et aux équipements et services les plus courants.  C’est dans ces contours que s’organise une grande partie du quotidien des habitants. Ces derniers sont constitués d’équipements de proximité, à usage quotidien, tels que les boulangeries, les agences bancaires ou les médecins généralistes, et d’équipements dits intermédiaires, d’usage assez fréquent, comme les supermarchés, ou les collèges/lycées.

Ce zonage permet ainsi d'appréhender l'organisation et la structure du territoire.
Le nouveau zonage en bassins de vie de 2012 conforte d'ailleurs l'autonomie et l'émancipation du plateau du Vercors par rapport au premier zonage réalisé en 2004.



A ceux qui voudraient unir des trajectoires croisées, gommer des différences, fusionner des territoires, construire une identité métropolitaine occultant toute spécificité vécu, l'INSEE, sans parti pris, démontre que la territorialité a encore de beaux jours ! Et c'est l'observation sociologique qui le dit et pas des techniciens orientés...

vendredi 19 avril 2013

Les élus de Saint-Nizier pointent le bout du nez… la Métro crache le morceau

Lors du dernier conseil municipal, les élus saint-nizards sous l'aimable pression du public et d'un certain article paru dans le Dauphiné Libéré, ont enfin décidé de descendre dans l'arène. Certes, encore du bout du pied, mais c'est un début encourageant.

Jugez-en par vous-même à partir d'extraits du compte-rendu* de ce conseil municipal. Où l'on apprend enfin, ô surprise, quelles sont les véritables intentions de La Métro : l'urbanisation du plateau du Vercors. Est-ce à dire que jusque-là on nous aurait menti !

Morceaux choisis d'une rébellion en demi-teinte

Jean-Claude Ragache, conseiller municipal entame : « … En effet, si dans cet article, il y a le point de vue du collectif 'le téléféérique', dont je partage d’ailleurs l’essentiel de l’argumentation sur la non pertinence du projet, il y a cette annonce surprenante que des élus feraient ce soir une déclaration quant à leur opposition au téléporté… »

Il continue : « De la même façon que je me suis interrogé longuement, … sur l’incroyable acharnement que les élus de l’agglomération mettent à vouloir régler nos problèmes de déplacement alors que leurs propres administrés se débattent tous les jours avec des difficultés toujours plus grandissantes en matière de déplacement. Serait-ce le signe que derrière ce projet de téléporté si « vertueux », si « éco-responsable », …  se cachent d’autres desseins plus délicats à afficher et plus épineux à nous faire avaler ? »

On est content, mais ça fait encore beaucoup de points d'interrogation et de 'signe' à décrypter là où il suffirait de dire les choses telles qu'elles sont. Ah ces politiques ! Allons voir du côté du maire si la parole est plus affirmative.

Franck Girard, maire de Saint-Nizier : « … Aujourd’hui, les élus de la commune ne se sont pas encore prononcés sur ce projet dans la mesure où la concertation de la population n’a pas eu lieu. Les élus ne sont pas en mesure de se prononcer sur un projet qui ne leur appartient pas… »

Un peu nébuleux et contradictoire. Ne pas se prononcer sur un projet qui ne vous appartient pas mais qui se passe chez vous, vous conviendrez que le saint-nizard montre beaucoup d'affabilité envers des hôtes aux manières plus rudes. De quoi renverser quelques clichés sur les rugueux montagnards et les citadins policés. Mais lisons la suite, monsieur le maire gagne en précision.

Le Maire précise que lors du dernier comité de pilotage du 15 mars dernier sur le projet de téléporté, il a posé une question claire au Président de la Métro : « quel impact une telle structure (téléporté) peut avoir sur l'urbanisme et le foncier du territoire du Vercors, eu égard aux dispositions du Grenelle II et de la nouvelle réforme territoriale ? ». Le Président de la Métro a répondu « qu’il envisageait le territoire du Vercors comme un territoire à urbaniser ». 

Eh bien pour le coup les choses sont claires !

Preuves à l'appui

Les élus auxquels le public demande des éléments concrets de ce qu'ils viennent d'annoncer, posent sur la table les éléments suivants. On les en remercie vivement.
Aujourd’hui, dans les comptes rendus de la Métro, cette volonté politique est expressément affichée. Deux exemples sont cités, issus du dernier compte rendu du COTECH du 28 mars :
o « Mettre en oeuvre une stratégie partagée de maîtrise du développement économique et résidentiel, et de l’étalement urbain associant :
• une offre d’habitat attractive dans l’agglomération combinée à un accès facile à la nature et à la montagne
• une urbanisation maîtrisée sur le massif du Vercors, bien desservie par l’offre transport en commun.
o Problématique du planning de collecte de données d’entrée : l’AMO (NDLR : de la Métro) n’a plus le temps « d’attendre » : les analyses mobilités sont faites avec les éléments recueillis jusqu’à fin mars 2013 uniquement, dont les éléments de diagnostic de l’étude mobilité CCMV (Indigo) ».

Tout est dit. Ne reste plus qu'à réagir… et pas qu'un peu ! 
Parce qu'en face, bas les masques et en avant toute…


*L'intégralité du compte rendu est téléchargeable ici.

lundi 15 avril 2013

La citation ou "La mariée était trop belle"

Marc Baïetto, président de la Métro, la gazette des communes, 19/03/2012 :

« J’ai vu des (groupes) privés qui m’ont dit qu’ils étaient prêts à venir investir ».


Le financement et l’exploitation privés évoqués par Marc Baïetto n’ont pas de sens : les déficits d’exploitation en matière de transport public sont de l’ordre de 70 à 90%. On voit mal une exploitation privée se saisir d’un tel ratio, d’autant qu’évidemment, un ticket d’accès très cher ferait fuir les usagers potentiels.

Quel blagueur ce Marc !
Un bon croquis vaut mieux qu'un long discours ... exemple en image avec les données financières extraites du rapport d'activité 2011 de la Sémitag, 
  • charges d’exploitation : 104,70 M€
  • produits "Transport" 2011 : 33,10 M€
On vous laisse calculer le montant des subventions d'exploitation... couvertes en partie par vos impôts ! C'est écrit en petit dans un tableau discret de la page 15 (27 dans la pagination papier) sous l'appellation pudique de "Subvention Exploitation".



Un petit rappel de ce qu'est la désinformation


Dans le rapport d'activité de la Semitag (au demeurant splendide visuellement) vous trouverez ces deux magnifiques camemberts parfaitement égaux. L'un représente les "Charges" (ce que ça coûte) l'autre les "Produits" (ce que ça rapporte). A les voir  si parfaitement équilibrés, on pourrait penser naïvement que les entrées équilibrent les charges… Evidemment non ! Le camembert de droite, si l'on voulait vraiment informer le lecteur devrait être représenté trois fois plus petit. Les entrées d'argent couvrant à peine un tiers des dépenses. La différence vous savez qui la paye. Vous.
La communication est un art subtil…


rapport d'activité 2011 de la Sémitag

jeudi 11 avril 2013

Paysage, enjeu majeur

Extrait des observations de l'association paysages de France dans le cadre de la révision de la charte du Parc naturel régional du Vercors :

avec l'aimable autorisation de www.jerome-narcy.com
« Il est primordial que le parc s'offre au visiteur comme un territoire différent, pourvu d'une identité forte, et que cette différence soit immédiatement lisible et palpable dès qu'on y entre.


Intéressant rappel !
Et nouvelle tentative pour lutter contre l'anacousie* du Parc.
* Absence de réponse comportementale ou physiologique à tout stimulus auditif.

mardi 9 avril 2013

La citation ou "L'attractivité répulsive"

... entendu de la bouche d'un élu "du bas" :
« Le téléphérique est un vrai outil d'aménagement du territoire qui va renforcer l'attractivité de la ville de Grenoble au plan économique en réaffirmant son rôle de capitale des Alpes ».

Et pendant ce temps là, l'agglomération Grenobloise c'est aussi :


Affiche de l'atelier MétroCitoyen
du 19 janvier 2012 qui avait pour thème
la pollution de l'air.
- 23% de la population exposée au bruit du trafic routier > 70 dB Lden ;

- Grenoble, classée 5ème ville la plus embouteillée de France par la société Inrix, société spécialisée dans le relevé statistique du trafic, performance reprise même dans la presse nationale ;

49 jours de qualité de l’air médiocre ou mauvaise en moyenne par an, ... et des chiffres qui ne s'améliorent pas d'après le portail européen airqualitynow !

C'est sûr qu'avec ces chiffres là, on va attirer le chaland ! Le téléphérique arrive, les problèmes demeurent.

dimanche 7 avril 2013

Le Dauphiné Libéré nous a interviewé

Petit retour en arrière, pour celles et ceux qui ne lisent pas la presse locale du Dauphiné... 

Après quelques hésitations, essentiellement dues à notre crainte de voir notre opposition réduite à quelques arguments simplistes, nous avons accepté de participer à une interview avec Vincent Paulus, journaliste. Nous lui rendons grâce d'avoir retraduit l'esprit de notre argumentaire, malgré le peu de signes de son article.

Evidemment les nombreux articles de ce blog, et particulièrement notre rapport "Réflexions citoyennes sur le projet câble Agglo-Vercors", les déploient avec plus de précision.


Pour celles et ceux qui n'auraient pas pu lire l'article du Dauphiné Libéré du lundi 25 mars, le voici en téléchargement.




Dauphiné Libéré du 25/03/2013

mercredi 3 avril 2013

Retour éclairant sur Bolzano … qui n'est pas le Vercors on vous le confirme !

Olivier Razemon est un journaliste free-lance qui travaille pour Le Monde depuis 2003 sur les questions de transports. Il revient sur le transport par câble dans un article où il a interviewé Dominic Bosio, responsable commercial de la société italienne Leitner, qui a construit le fameux téléphérique de Bolzano.

Un extrait de l'interview :

« Alors, le téléphérique urbain, une utopie ? "Non", répond finalement M. Bosio. Mais ce mode "est idéal pour une liaison courte, destinée à surmonter un véritable obstacle naturel". Un ravin, un bras de mer, soit. Mais un fleuve, un quartier ou une zone industrielle ? ».

C'est un spécialiste qui vous le dit et qui enchaîne : 

« Le téléphérique en ville est-il vraiment une bonne idée ? "Pas partout", admet M. Bosio, qui est pourtant chargé de les vendre.»
Un commercial qui a le souci du client ? Saluons l'homme comme il se doit.


A force d'en regarder, on va finir par être sensible aux charmes des câbles et des poulies… Photo © Olivier Razemon


Monsieur Bosio continue :

« De fait, en France, aucun des projets avancés ces dernières années n’a finalement vu le jour. Le prochain test sera sans doute Brest. L'agglomération souhaite un "funitel" une cabine soutenue par un double câble à la fois tracteur et porteur, qui offre moins d’emprise au vent. "Le problème du double câble, c’est la maintenance, très onéreuse", déplore M. Bosio »

Chez nous ce sera triple câble, le 3S. Attention à la facture finale !


Vous l'aurez compris, Bolzano n'est pas le Vercors. Comme nous le disons à longueur de colonne, le problème n'est pas le transport par câble, mais ce qu'on voudrait en faire dans le Vercors. Un cheval de Troie pour une extension foncière de grande ampleur menée pour et par La Métro ; entre autres choses.

L'article complet est à consulter à l'adresse suivante :
http://transports.blog.lemonde.fr/2013/04/01/faut-il-vraiment-installer-des-telepheriques-en-ville/

mardi 2 avril 2013

La citation ou "La démocratie anti-participative"

Marc Baïetto, président de la Métro, le Dauphiné libéré, 02/03/2013 :

« Le bilan de la concertation sera réalisée à l'automne, et devrait déboucher sur la décision de faire ».



À quoi bon concerter, si les conclusions sont déjà toute prêtes ? Tâter le pouls de la population pour éclairer le décideur, à quoi bon ? L'expertise citoyenne indépendante et indispensable peut donc rester chez elle.

L'autocratie technicienne a des solutions toutes faites, la démocratie n’en a pas ... et même si les solutions n’étaient pas aux rendez-vous des études actuellement lancées, sûr que la Métro saura contredire la voix dissonante !