mardi 28 mai 2013

Lire des romans permet d'économiser de l'argent !

Dans un livre de Yann Picq, écrivain local et alpestre, on trouve une description prémonitoire de ce qui menace le plateau du Vercors.

L'extrait en question est issu du récit "Téléphérique". Il est reproduit ici avec la permission de l'auteur. C'est nous qui soulignons.

"Le maire, qui avait fait ses études à la ville, était un des rares autochtones à ne pas se satisfaire de la situation. Passionné de mécanique et titillé par d’incontrôlables poussées de fièvre technologique – un mal habituellement invisible tellement il est répandu –, il épanchait dans son garage sa ferveur inemployée en inventant d’étranges machines à la destination inconnue, mais qui n’en fonctionnaient pas moins. Très lié à un ingénieur expert ès remontées mécaniques qui avait planté une forêt de pylônes dans les communes adjacentes pour cause « d’or blanc », l’édile en chef, visionnaire à ses heures, ambitionnait de faire entrer de plain-pied sa commune dans la contemporanéité, et même au-delà, avec administrés, veaux, vaches et cochons, bien que ces derniers fussent plus préoccupés par l’approvisionnement en eau régulièrement mis à mal par les avalanches printanières, et par l’état déplorable de l’église dont le toit menaçait un peu plus chaque année de s’effondrer sur les fidèles. Mais en pragmatique, notre homme comprit assez vite qu’il était plus simple de s’atteler à résoudre des problèmes qui n’existaient pas que de s’employer à résoudre ceux qui existaient, autrement plus coriaces. Son ami ingénieur, inlassable prosélyte en câblerie de tout diamètre, le convainquit qu’il fallait s’équiper puisque « tout le monde le faisait ou allait s’y mettre » et « qu’il était vain d’entraver la marche en avant du progrès ». Puisqu’on avait la solution, restait à trouver le problème."

Extrait du tome 2 des "Tribulations alpines" intitulé "Corde à nœuds" aux éditions Glénat.

La solution : le câble.
Le problème : désolé, on cherche encore !

Comme quoi, on en apprend autant en lisant des romans à 15 € qu'en consultant ces "très chères études". 
Déjà 500 000 € engloutis par les cabinets de même nom.

vendredi 24 mai 2013

Journalisme approximatif : France 3 s'y colle aussi

Après le coup de semonce du conseil municipal de Saint-Nizier lassé de se laisser mener en bateau par les cadors de la Métro, France 3 Alpes a consacré un reportage sur le sujet*.
On ne se lasse pas de constater comment les journalistes pressés des principaux médias aiment à emprunter les chemins balisés par les conseils en communication. Trop pressés ces journalistes, …ou alors en manque d'information ! Mais nous savons tous que les cordonniers sont les plus mal chaussés.

Un engorgement routier des plus hypothétiques

Le reportage débute par un : «… désengorger la route où circulent 9000 véhicules chaque jour » de la plus belle eau en terme d'approximation. Quitte à fatiguer nos lecteurs, on répètera cette donnée officielle, à savoir que les habitants du Vercors sont 11000, et donc à moins de mettre les enfants au volant pendant les jours d'école, 9000 véhicules descendant chaque jour du plateau relève de la cinquième dimension.

Pour sortir de "l'information à la hache", on précisera qu'il s'agit de 9000 trajets, soit 4500 véhicules répartis sur deux routes, très loin donc d'être engorgées ; et que de surcroît, si la majorité des trajets s'effectue dans le sens plateau-agglo, une partie non négligeable provient de la vallée, générée entre autres par de nombreux artisans. De quoi conserver à ces routes leur fluidité champêtre. On peut s'inquiéter par contrecoup de l'adjectif que la journaliste devra trouver le jour où un reportage nécessitera de qualifier la circulation dans l'agglomération. Pour rester dans le bucco-digestif nous proposons "gargantuesque".

Qui a parlé de Bolzano une fois … en reparlera jusqu'à plus soif

Ah Bolzano et son exemplaire réussite ! « Bolzano, ce rêve devenu réalité » selon la journaliste commentant les images. Nous la renvoyons ici aux spécificités de Bolzano que nous avons décrites ici même avec deux articles**
Mais le temps de s'informer lui aura manqué. Ainsi en va-t-il des journalistes et de nos décideurs politiques – et plus ils sont importants et plus la chose est vraie – ce petit monde manque de temps. Et ainsi des décisions sont prises "dans l'urgence", une urgence déguisée en volontarisme pendant que longtemps encore les citoyens en subiront les conséquences.

*  le lien du film France 3 Alpes :
http://alpes.france3.fr/2013/05/23/le-transport-par-cable-entre-l-agglomeration-de-grenoble-et-le-vercors-aurait-il-du-plomb-dans-l-aile-256568.html

** séance de rattrapage informatif sur Bolzano :

vendredi 17 mai 2013

La citation ou "Un gravillon dans la chaussure"

Franck Girard, maire de Saint-Nizier, conseil municipal du lundi 29 avril 2013 :

« Je le dis sans détour, très clairement, nous ne partageons pas la méthodologie de la Métro ».

Bon, ne nous emballons pas ! Ce « non » est une critique de la méthode mais pas un arrêt du projet.
Néanmoins, on ne peut que se satisfaire de cette prise de position ... isolée (puisque les autres communes concernées par cette concertation continuent de jouer les cireurs de chaussures) mais collégiale puisque le conseil municipal, dans son ensemble a dit « non » à la délibération de la Métro qui souhaitait comme à l'accoutumée, à la hussarde et sans échange de vues, imposer son formalisme allant même jusqu'à utiliser abusivement la terminologie d'objectifs partagés.

Merci à nos élus courageux même si le chemin semble encore long.

lundi 13 mai 2013

"Concertation" en trompe-l'œil … Et si on traduisait ?

"Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde" disait Albert Camus.
Pour le moins, nul n'imagine que La Métro veuille le bonheur du plateau du Vercors à considérer comment elle baptise "concertation" son grossier exercice de bourrage de crâne à venir pour le mois de juin.

"Concertation" "Concertation" ! Le mot va bientôt nous tinter aux oreilles avec la fréquence des cloches à complies, ânonné par les nouveaux curés du ' Progrès en marche ' venus d'en bas et repris en chœur par ceux du haut. Rouerie des uns ? Naïveté des autres ? L'avenir nous le dira.

Mais voyons plutôt la définition que donne le dictionnaire de cette fameuse 'concertation' :
"Mode d'administration ou de gouvernement dans lequel les administrés, les citoyens, les salariés, etc., sont consultés, et les décisions élaborées en commun avec ceux qui auront à les appliquer ou à en supporter les conséquences"

Il apparaît clairement que les édiles de la Métro et certains élus du plateau ont pris leurs distances avec la langue française. Car de participation à " l'élaboration en commun avec ceux qui auront à en supporter les conséquences " on cherchera en vain la trace.

jeudi 9 mai 2013

Le retour du grand barnum

On y a tous cru ... naïvement, les élus du plateau en tête !
Ce projet de téléphérique allait permettre de diminuer les déplacements journaliers agglo/Vercors en privilégiant un mode de déplacements plus vertueux au détriment de la voiture, de réduire nos émissions de Co2 toujours croissantes et de proposer une "approche innovante" pour une circulation plus fluide. Grenoble, capitale de la mobilité durable, ville post-carbone.

Le leurre écologique n'aura duré qu'un temps 

Les masques tombent. Les vrais intérêts que nous avons largement développé sont maintenant dévoilés en mode "grand public". La Métro commence à montrer son vrai visage dont les traits portent les stigmates de la transition autocratique et de l'urbanisation à outrance.


Il fallait être au MIPIM 2013 à Cannes du 12 au 15 mars (marché international des professionnels de l'immobilier) pour découvrir les vrais enjeux portés par le câble.


Une importante délégation d'élus, Marc Baïetto en tête, et de techniciens de la Métro passe la semaine à Cannes.

La présence de la Métro au MIPIM poursuit un double objectif :
  • inciter les développeurs immobiliers à investir dans la construction d’infrastructures adaptées aux besoins de futurs investisseurs industriels,
  • présenter une vitrine du développement territorial grâce à la mise en lumière de projets aussi bien urbanistiques qu’économiques, tant publics que privés.
(c) STUDIO BAMBAM

Le câble est bien entendu en bonne place dans la vitrine médiatique comme le montre la plaquette diffusée par la Métro sur les grands projets d'aménagement de l'agglomération Grenobloise.
De l'importance de soigner la vitrine, le dépliant est même traduit en arabe et en russe.

De Cannes à Chambéry, c'est le même cinéma


Et oui, les VRP de la Métro sont de sortie ces derniers temps. Après Cannes, le plan média se poursuit à Chambéry pour les 2èmes Assises Nationales de l'Aménagement et de l'Economie Durables en Montagne ! Les mêmes "BTS force de vente" sont encore là, flanqués cette fois-ci du maire de Lans-en-Vercors Jean-Paul Gouttenoire à qui on a du sûrement faire la promesse d'un parking couvert pour qu'il suive affectueusement.

Encore une fois les thématiques croisées proposées lors de ce salon de la montagne "durable" (mot qu'il suffit de prononcer pour rendre durable tout ce à quoi on l'associe) posent question sur les intérêts cachés de ce projet de téléphérique. Petit coup de rétroviseur sur le programme de ces Assises 2013 pour s'en rendre compte : 

- immobilier de loisir en montagne
- les conditions de la croissance en montagne
- le transport par câble, quelle solidarité Ville-Montagne ?

On pourrait croire que la Métro a soufflé le programme ! Plus rien ne nous étonne !
On finira bientôt par trouver un stand de la Métro sur le salon mondial de l'aménagement en montagne coincé entre le leader des engins de damage et un constructeur de transporteur d'explosifs à câble.

dimanche 5 mai 2013

Création d'une association contre le projet du câble

Il n'est jamais trop tard pour bien faire ! Pas moins d'un an que le projet a démarré… et une association destinée à combattre le téléphérique sur le plateau du Vercors voit le jour.
On imagine qu'ils vont mettre les bouchées doubles histoire d'informer la population de manière plus large que nous n'avons pu le faire sur ce blog. Tout le monde n'est pas assidu d'internet, Dieu nous en préserve !
Alors souhaitons leur bonne chance et qu'ils n'hésitent pas à venir puiser des informations chez nous.